Concours d’architecture
Aménagement du Collège Latin en Bibliothèque
Neuchâtel – Canton de Neuchâtel
Dans mon enfance, j’ai lu mes premiers livres sur la construction et l’architecture à la bibliothèque Pestalozzi à quelques mètres de là. Dès que j’étais plus âgé, j’ai décidé de m’inscrire à la bibliothèque de la ville pour découvrir un plus large éventail de littérature. Je me rappelle que j’étais intimidé par ces emmarchements de l’entrée. Avant de pénétrer par les grandes portes, j’avais toujours l’impression d’être sur une scène et exposé à la vie de la rue. Je préférais un chemin plus discret qui était l’accès pour la mobilité réduite sur le côté et prendre l’ascenseur pour monter jusqu’au bel étage. Arrivé en haut, je passais à côté de la grande salle de lecture et je m’arrêtais quelques secondes pour observer cet espace impressionnant et silencieux. Ensuite, je continuais mon chemin jusqu’à l’entrée de la bibliothèque. Le rayon des livres d’architecture se trouvait à proximité de l’accueil. Je commençais toujours par chercher les nouvelles lectures que j’allais emprunter. Je prenais quelques instants pour les feuilleter à l’étage pour finir, je terminais ma visite enramenant mes livres. Je sortais rapidement par les grands escaliers. Le reste de l’édifice m’était inconnu…,c’est un lieu résonnant. Le mot lieu évoque un endroit, un bâtiment… qu’on vit et ressent une identité. L’adjectif résonnant relate ce silence perceptible.
Le discours du projet se fonde sur des percées visuelles mettant des usages en relation avec le paysage lacustre qui se développe devant ce bâtiment. Au rez-de-chaussée, on retrouve de manière logique et intrasèque au centre de l’édifice : l’accueil. Il prend place dans l’ancien auditoire ovale. Delà, on peutparcourir la façade et découvrir chaque pièce à travers une enfilade. Cette percée spatiale fait vivre auvisiteur la grandeur véritable du bâtiment et s’appuie sur des traces de percements à ces endroits pour son emplacement. La cafétéria, l’espace de lecture « Biblio Monde », les lieux de lecture sont liés. Une relation au lac se crée et s’exprime de manière urbaine par la mise en place d’un parvis d’entrée. Il développe l’interface entre intérieur et extérieur. Ce nouveau fait architectural construit une nouvelle identité à la place. Ces dimensions reprennent les horizontalités du socle en pierre et la direction originelle des escaliers.
Une des composantes majeures est cet escalier monumental qui relie la rue à la bibliothèque. La mise en place de deux escaliers qui relie le guichet principal au palier intermédiaire renforce cette dynamique d’ascension et contient l’ensemble des flux de direction opposée. La suppression des blocs sanitaires dansles pignons permet de libérer les façades et de mettre en place de nouveaux parcours. Ces espaces techniques viennent se regrouper devant les escaliers de service et se positionnent de manière systématique à la même place à chaque étage. De sa nature plus réservée, l’entresol continuera de recevoir l’organe administratif du bâtiment et permet une autonomie de fonctionnement. Au bel étage, la division programmatique opère selon la symétrie du plan par la séparation claire entre le secteur enfant et la partie adulte. La double hauteur et la galerie deviennent l’aterfact architectural commun et unifient l’ensemble. Lescombles produisent la terminaison de chaque secteur dans un grand espace ouvert offrant une nouvelle liberté de mouvement aux usagers. La matérialisation se fonde sur l’utilisation de trois matériaux : le bois, le métal et le silence. Le bois contiendra la littérature et la préservera. Le métal sera structuré et assurera la stabilité.Pour conclure, le silence se propagera de manière mesurée et continuera de donner à ce lieu une forme de résistance au temps.